Alors qu'elle est devenue très rare de nos jours, la mandragore était au Moyen-Age une plante commune du pourtour méditérrannéen. Elle appartient à la famille des Solanacées, dont fait aussi partie la Belladone. Alors que les feuilles de cette plante haute de 30 cm ne sont pas particulières, la racine est des plus intéressante. La racine contient un taux assez élevé (0.4%) d'alcaloïdes comme l'atropine et la scopolamine, des substances qui agissent sur le système nerveux végétatif.
Après quelques années, la racine de la mandragore peut dépasser les 50 cm de long. Sa forme souvent antropomorphe a donné naissance à de nombreuses légendes et la récolte de cette plante a longtemps été entourée de nombreux rituels. J'espère que quelqu'un d'autre pourra apporter des éléments concernant l'ésotérisme qui a entouré cette plante, ce n'est pas mon domaine de spécialité.
Les substances contenues dans la racine de la mandragore sont sédatives à bas dosages, induisent des hallucinations à dosages plus élevés et mènent à une narcose si le dosage est encore augmenté. Au Moyen-Age, l'huile de racine de mandragore était utilisée comme sédatif-hypnotique pour des opérations chirurgicales. Le dosage devait être un peu aléatoire, mais des substances similaires sont toujours disponibles de nos jours en anesthésie.
La mandragore était commune dans le pourtour méditerrannéen. Il serait donc possible d'imaginer que cette plante n'est pas disponible dans tout les Royaumes, mais uniquement dans les duchés du sud. Les précautions particulières entourant la récolte de la mandragore étant considérées comme relevant d'un culte macabre, avaient été interdites par l'Eglise. Quiconque continuait à les pratiquer s'exposait donc aux foudres de cette institution, ou plutôt au bucher...