L'atropine est une substance proche d'autres alkaloïdes décrits ailleurs, comme dans le topic mandragore ou le topic sur l'ergot de seigle. Cette substance agit sur le système nerveux végétatif. On en trouve en forte concentration dans les baies de la Belladone (Atropa belladonna), une plante grimpante aux belles fleurs violacées toujours commune dans nos contrées.
Le nom de cette plante est dérivé de l'italien "bella donna", belle femme. Instillé dans l'oeil, le jus de la baie produit une dilatation des pupilles. Ceci étant perçu par les hommes comme un signe d'excitation sexuelle, les femmes à la Renaissance utilisaient ce subterfuge pour plaire, d'ou le nom. Le revers de la médaille, c'est que l'action de l'atropine peut aussi déclencher un glaucome, une maladie liée à une surpression dans l'oeil. En aigu, il s'agit surtout d'un problème de douleur, mais sans traitement adéquat, le glaucome peut mener à la cécité.
A faible dose (0-5-3 mg), l'atropine diminue les sécretions de salive, de larmes et d'autres sucs digestifs. A dose plus forte l'effet est surtout une hyperexcitation du système nerveux végétatif, se présentant avec une hypertension, des palpitations, voir des événements cardio-vasculaires plus graves. A dose toxique, l'atropine conduit à des hallucinations et des convulsions. La dose létale pour un adulte est d'environ 500 mg. Une baie de belladone contient environ 2 mg d'atropine. Les intoxications accidentelles surtout d'enfant sont des problèmes toujours de nos jours.
L'usage de la belladone était surtout répandu à la Renaissance. Etant donné que nous vivons le Moyen-Age tardif dans les Royaumes, l'utilisation de cette plante ne représenterait qu'une petite entorse historique. Par contre, il serait intéressant d'offrir aux femmes la possibilité d'augmenter temporairement leur charisme en instillant du jus de baie de belladone dans leurs yeux, non?