Les disciples d'Hypocrate
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 Syphilis et MST

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Wahl
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MessageSujet: Syphilis et MST   Syphilis et MST EmptyVen 25 Aoû - 16:51

L'introduction de ce sujet dans les Royaumes peut certainement être discutable et contestable, mais c'est bien pour cela que je la mentionne. Parmi toutes les maladies sexuellement transmissibles anciennes, c'est la syphilis qui a écrit le plus d'histoire, et de loin. Je sais aussi que pour transmettre une maladie sexuellement transmissible il y a certains prérequis (niveau 4?) mais on peut toujours espérer qu'un jour nous aurons dans les tavernes l'option "faire un bisou", voir plus...

La syphilis est causée par une bactérie, le tréponème pâle (treponema pallidum en latin). La maladie évolue en stades. Le nom historique change selon les pays, mais personne ne veut bien de la partenité (!) de cette maladie. La première épidémie clairement identifiée date du siège de Naples par les troupes françaises de Charles VIII en 1495. Les Français l'appellent donc la Maladie des Italiens, et les Italiens la Maladie des Français... Ce n'est que plus tard que le terme de Grande vérole sera accepté (la Petite vérole étant la variole). Le terme de syphilis n'apparait qu'en 1530 et est le fruit d'un poète vénicien...

1495 me direz-vous ne concerne pas encore les Royaumes. Pourtant, cette maladie est bien plus ancienne comme l'atteste les atteintes osseuses découvertes sur des ossements. Le 2e port d'Angleterre, Kingston-upon-Hull, a dû souffrir d'une épidémie au 13e et 14e siècle. D'autres sites archéologiques (Pompéi entre autres) ont été moins riches en trouvailles, mais on a trouvé des séquelles de syphilis un peu partout en Europe. Le problème a été que la maladie était méconnue parce que son évolution est lente et qu'elle ne cause pas de douleurs. Pourtant, Hippocrate avait déjà décrit les atteintes neurologiques causées par cette maladie.

Pour l'anecdote, il vaut encore la peine de mentionner la théorie de l'importation du Nouveau monde. Treponema pallidum est un germe commun de l'intestin des lamas. Les bergers incas, s'ennuyant de longs mois consécutifs avec leurs lamas en des coins reculés des Andes, auraient contaminé leurs épouses, qui a leur tour aurait contaminé les Conquistadors pendant les longues absences de leurs maris... Le fait est que la syphilis existait déjà en Amérique latine avant l'arrivée des Européens, mais probablement sous une forme moins virulente. Les Incas avaient aussi un traitement à base de gujac, qui semblait permettre d'obtenir au moins une atténuation de la maladie.

Le premier stade est celui de la contamination. Dans les 2-3 semaines qui suivent la contamination, un ulcère dur mais indolore, appelé chancre dur, apparait au niveau du site d'inoculation. Selon les préférences sexuelles de tout un chacun, je vous laisse imaginer les endroits possibles. Le liquide qui suinte par cette plaie est hautement contagieux. Les ganglions à proximité sont agrandis mais également indolores. Puis ces signes disparaissent spontanément, raison pour laquelle bien peu de patient vont aller voir un docteur.

Le deuxième stade est celui de la dispersion dans tout le corps. Ce stade apparait environ 2 mois après le premier. Le patient présente des symptômes grippaux qui perdurent, les ganglions un peu partout sont aggrandis. Ce stade s'accompagne aussi d'une éruption cutanée généralisée. Il s'agit d'abord de petites taches roses sombre, puis peuvent se développer des papules plus grandes, fermes, de coloration cuivrée, que l'on appelle condylomes tardifs. Dans les plis, ces condylomes peuvent devenir très grands. Les cheveux ne poussent pas sur ces condylomes et le liquide qu'ils contiennent est hautement contagieux. Des cicatrices peuvent rester après régression des condylomes, surtout aux endroits exposés à la lumière. Les taches laissées dans la nuque sont appelées la "chaine de Vénus". Après 4 mois environ, la maladie redevient quiescente même en l'absence de traitement.

Le troisième stade est celui de l'atteinte d'organes. Tous les organes peuvent être atteint par la formation de gros nodules gommeux mais ce stade n'apparait que 3-5 ans après la contamination. Les symptômes sont liés à la destruction des organes. Ces nodules peuvent se rompre, ce qui peut causer la disparition du palais ou la rupture de l'aorte avec mort immédiate pour citer deux exemples communs. Mais ces nodules peuvent aussi se développer au niveau du cerveau. Un des symptômes souvent cité d'une atteinte cérébrale est la mégalomanie, bien qu'aucune étude ne puisse appuyer cela de manière scientifique. Mais pour la petite histoire, Napoléon Ier avait très certainement une syphilis, et ce n'est pas que son métier à risque qui fait prétendre cela, mais les changements dans son caractères dans la 2e moitié de sa vie sont probablement dus à une syphilis tertiaire avec atteinte cérébrale.

Alors que l'évolution de la maladie était déjà bien connue, les Américains ont effectuée une expérience humaine qui a commencé en 1932 et qui a été interrompue en 1972 lorsque le scandale a éclaté. Environ 400 noirs d'une ville dans l'Alabama, pauvres et illettrés, atteints de syphilis, ont volontairement pas été traités pour observer la progression de la maladie. Aucun concentement n'avait été demandé alors qu'il existait un traitement très efficace. Toujours est-il qu'un tiers des malades ne développe que le stade I, un tiers le stade II et un tiers le stade III. Seulement 8-10% des malades développent la forme la plus grave avec atteinte de la moëlle épinière et paralysie progressive.

Divers traitements sont connus. Treponema pallidum est un germe très gentil puisque toujours sensible à la pénicilline toute simple. Une seule injection suffit pour guérir un patient au début de la maladie. Mais avant l'ère de la pénicilline, il existait d'autres traitements. En 1900, on découvrit que cette bactérie ne survit pas à des températures supérieures à 41 °C. On traita donc les malades en leur inoculant la malaria... Avant cela, on traitait déjà depuis plusieurs siècles la syphilis avec du mercure ou de l'arsenic. En gros, ces traitements tuaient autant que la maladie elle-même, bien que ceux qui survivaient au traitement étaient en général guérits. Le problème avec la syphilis, c'est qu'aucune immunité ne se développe. Il est donc tout à fait possible de retomber malade si on ne prend pas ses précautions...

Et surtout, le problème avec la syphilis, c'est qu'il s'agit d'une maladie indolore. Alors tant que les ulcères et les nodules gommeux ne gènent pas...
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